La généralisation en correspondance

Retour

Introduction

La rédaction d'une lettre commerciale peut contenir des éléments rationnels et des éléments émotifs. Il est recommandable que travailler les deux aspects avec une attention toute particulière. En ce qui concerne l'aspect rationnel, il n'y a pas de mystère, la raison de la correspondance doit être claire, et tout développement ou raisonnement explicite doit être facile de comprendre et ne surtout pas supposer une perte de temps pour le correspondant qui va la lire. En ce qui concerne l'aspect émotif, il est tout aussi important de la travailler avec toute l'attention requise, pour la bonne raison que les émotions peuvent révéler nos points faibles à qui possède la capacité nécessaire pour lire "entre les lignes"

Dans ce texte nous traiterons du phénomène de la généralisation. Celle-ci apparaìt avec plus de fréquence chez les gens qui rédigent des lettre dont le contenu représente une charge émotive importante.

La généralisation consiste à projeter sur l'ensemble les caractéristiques d'une partie de cet ensembles. Si je dis que tous les français pratiquent la natation, je généralise le comportement d'une patie des français à tous les français.



a) Les pronoms impersonnels

Quand nous construisons une phrase, l'usage des pronoms impersonnel comme "on", "ils", "les gens" nous fait courir le risque d'imprécision quant à la définition du sujets. Ces pronoms impersonnel généralise trop, et reflète une perception déformées de la réalité. L'utilisation des pronoms impersonnels doit toujours être motivée par une intention consciente qui porte sur le style de la rédaction, dans le but de transmettre un messag en accord avec le style.

Par exemple on peut utiliser les pronoms impersonnel quand on souhaite communiquer un sentiments de masse, de majorité, d'habitude bien ancrée dans le groupe de référence.

Si vous lisez : "On dit que ..... ", le "on" peut être n'importe qui, ou tout le monde. Mais vous vous exposez à ce que le lecteur pense que vos sources sont incomplètes, et ne manquera pas de vous demander : Qui est ce "on" ?

La réaction de votre correspondant dépendra aussi de sa propre projection!

Nous voyons donc que la généralisation en correspondance puet être un atout, mais elle peut être tout autant une faiblesse. C'est la qualité de la rédaction qui déterminera si elle suppose pour vous une faiblesse ou un avantage.


b) Les quantificateurs universels

Pour leur part les quantificateurs universel expriment une perception en plus généralisée que les pronoms impersonnel.

Les quantificateurs universels sont en général :

- tout
- tout le monde
- le monde entier
- personne
- jamais
- toujours
- chaque fois
- tout le temps
- partout
- nulle part
- depuis toujours
- à jamais

Dans le cas de quantificateur universel, leur usage peut transmettre une sensation d'absolu et empêcher ainsi toute contradiction, pour autant que le correspondant ne réagissent pas dans le sens contraire de l'affirmation et cherche en conséquence le contre exemple, face auquel la seule sortir est recourrir à l'adage qui dit que : " l'exception confirme la règle! ".

Mais si votre correspondant trouve plus d'un contre-exemple, l'utilisation des quantificateurs universels sera vaine, et votre intention de transmettre un sentiment d'absolue sera dévoilée, ou pire encore vous serez discrédité.

Il est toujours risquer d'utiliser dans une lettre une expression comme :

"Nous savons tous que ...."
"Tout le monde sait que ...."
"Depuis toujours ...."
"Le monde entier ...."


parce que la généralisation est tellement forte, que la recherche du ou des contre-exemples n'en est que plus aisée.

Si vous n'êtes pas conscient de l'utilisation des quantificareurs universels, ou si vous les utilisez de manière spontanée dans votre rédaction, il est fort probable qu'au lieu de transmettre un effet d'absolut, vous révéliez un état de profond isolement. Cela pourrait jouer ne votre défaveur, en donnant un argument à votre correspondant pour douter du bien fondé objectif de votre courier.


c) Les affirmations d'origine inconnue

Si vous souhaitez citer une affirmation, dont vous savez qu'elle fut exprimé par une personne dont le crédit est indiscutable, mais dont vous ne vous souvenez pas du nom, alors n'hésitez pas à reconnaître l'imprécision de vos source. Si votre correspondant sait que vous dites vrai, alors il acceptera la référence, bien qu'elle soit incomplète.

L'erreur consiste, dans ce cas de figure, à affirmer un énoncé sans donner de renseignement sur vos sources, ou encore à citer une fausse source. Ces deux attitudes joueront en votre défaveur. Parce que si vous ne donnez rien de vos source, alors votre affirmation pourrait être le fait de n'importe qui, et la force de la référence à l'auteur de grande renommée vous échappe et devient inopérante. Et si vous donnez de fausses source, un démenti bien documenté quittera toute l'efficacité à votre stratégie, car dans cas la citation devient aussi le fait de n'importe qui.

Même si votre correspondant sait que vous avez raison, et même s'il en connaît plus que vous sur la source sur laquelle il vous manque quelque précision, il n'hésitera pas à l'occulter et discréditer votre agrumentation.

Si votre affirmation est d'origine inconnue, alors ne l'utilisez pas ou dites-le. Dans le cas contraire, vous utiliserez un procédé de généralisation, et comme dans tout les cas de généralisation, soit votre correspondant cherchera le contre-exemple, soit vous transmettrez une sensation d'isolement.

Supposer que vous écriviez une lettre, vous écrivez la phrase suivante :

" Tout ce qui est rare est cher. "(1)

- Je suis convaincu que .....
- Il me semble que .....
- Je trouve que .....
- Je dirais que ....
- Selon mon expérience ....


mais pas

- Il apparaît que ....
- Il semble que ....


Parce que dans les deux derniers cas vous ne faites pas référence à vos position, et vous retombez donc dans une attitude généralisante.

--------------------------------------------------------------
(1) Référence au célèbre syllogisme :

- Tout ce qui est rare est cher.
- Un cheval à cinq euros est rare.
- Donc un cheval à cinq euro est cher.

© Paul Cladas 2008